Zones d’accélération des énergies renouvelables

La garrigue, les bois et les forêts
sont-ils voués aux centrales solaires ?

Centrale photovoltaïque de Belvezet

Telle est la question que nous sommes en droit de nous poser au vu de la pression exercée, auprès des propriétaires fonciers et des collectivités, par les opérateurs privés en recherche d’espaces naturels pour implanter des parcs photovoltaïques sur le territoire de l’Uzège Pont du Gard.
Le gouvernement a décidé d’accélérer le développement des énergies renouvelables à travers un plan ambitieux visant, à l’horizon 2050, à multiplier par 6 la puissance photovoltaïque, ce que nous saluons car l’urgence climatique l’impose. Pour cela, elle a demandé aux communes d’identifier des zones potentielles pour accueillir des installations d’énergies renouvelables (Loi du 15 mars 2023). Mais ce développement doit se faire en respectant les espaces naturels contrairement à ce que semblent décider les communes de l’Uzège et du pont du Gard négligeant de fait l’importance de la fonction de séquestration du CO² et de réserve de biodiversité.
La SOREVE a décidé de saisir les Présidents des Communautés de communes Pays d’Uzès et du pont du Gard, ainsi que la Préfecture par un courrier que vous trouverez ci-dessous.

Nous devons réagir fermement si nous ne voulons pas voir nos communes s’entourer de vastes champs industriels de panneaux photovoltaïques.

A l’attention de Messieurs les Présidents des communautés de communes de l’Uzège et du Pont du Gard.
Copies : Frédéric LOISEAU référent préfectoral APER, Secrétaire Général de la Préfecture du Gard, DDTM, DREAL, ADEME.

Messieurs les Présidents,

Dans le cadre de la loi APER (Accélération de la Production d’Énergies Renouvelables) du 10 mars 2023, la plupart des communes ont dû organiser une réflexion pour identifier sur leur territoire des zones et espaces susceptibles de recevoir des projets d’implantation d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydraulique, géothermie…). Au vu des premiers éléments cartographiques que nous avons pu consulter, il apparaît souvent que les implantations de projets d’énergies renouvelables (EnR) ne respectent pas les deux réserves émises par la loi du 10 mars 2023, à savoir (je cite les extraits de la loi) :

« Les ouvrages solaires au sol sont interdits sur les terres cultivables. » (sic)
« Dans les zones forestières, les installations solaires sont interdites dès lors qu’elles nécessitent d’abattre des arbres. » (sic)

Nous nous permettons d’attirer particulièrement votre attention sur ces deux points qui conditionnent

d’une part la perspective d’une autonomie alimentaire permise par les productions agricoles locales,
d’autre part la lutte contre le réchauffement climatique par la réduction d’émissions de carbone grâce aux forêts, bois et garrigues non dégradées.

Pour la production d’énergie photovoltaïque en particulier, il convient de ne pas oublier les friches industrielles, délaissés des voies de communication, parkings extérieurs, terrains militaires, terrains déjà artificialisés ou encore la solarisation de grandes toitures pour les bâtiments non résidentiels et même sur des habitations à loyers modérés et des logements collectifs sociaux.
Nous restons à votre disposition pour contribuer à l’élaboration de propositions constructives et localisées, conformément à la circulaire de la première ministre (en date du 29 septembre 2023) qui suggère d’associer les acteurs du monde économique (entreprises et organismes consulaires) et de la société civile (associations) dont la contribution à la planification écologique est essentielle.
Je vous prie de croire, Messieurs les Présidents, à l’expression de mes sentiments distingués.
Jean-Gabriel BLANC, ingénieur agronome
Président association